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La méthode Grönholm

Troisième saison de cette comédie impitoyable et hilarante de Jordi Galcerán, dirigée par Tamzin Towsend, au Teatro Cofidis Alcázar de Madrid. Avec Luis Merlo, Jorge Bosch, Marta Belenguer et Ismael Martínez, quatre candidats dans un combat où la ruse, la cruauté et l'absence de scrupules semblent n'avoir aucune limite.

Les derniers aspirants à un poste de cadre dans une multinationale subissent l'épreuve finale du processus de sélection. Une épreuve commune où la procédure proposée par l'entreprise devient un combat où la ruse, la cruauté et l'absence de scrupules semblent n'avoir aucune limite. Jusqu'où seront-ils prêts à aller pour obtenir ce dont ils ont toujours rêvé ?

Après la première de " La méthode Grönholm " il y a plus de quinze ans, des amis et des connaissances m'ont fait part de nombreuses expériences qu'ils avaient vécues dans le cadre de processus de sélection. À la lumière de certaines de ces expériences, la conclusion est que je n'ai pas été à la hauteur dans ma comédie. Les jeux tordus auxquels les psychologues de mon entreprise fictive soumettaient les candidats étaient mineurs par rapport à certaines anecdotes réelles. Mais le fond du problème est le même : jusqu'où sommes-nous prêts à aller pour obtenir l'emploi de nos rêves ? Où sont nos limites lorsque les récompenses sont suffisamment élevées ? Une amie très sensée qui postulait pour un emploi de vendeuse dans un magasin de chaussures m'a raconté qu'au milieu de l'entretien, le directeur lui a dit que si elle voulait le poste, elle devait tourner le dos et prier à haute voix un "Notre Père". C'est ainsi que cela s'est passé. Mon amie m'a avoué qu'elle avait besoin de ce travail, qu'elle connaissait le Notre Père et, après avoir réfléchi quelques secondes, elle s'est levée, s'est retournée et l'a prié. Qu'auriez-vous fait ?

L'idée de la "méthode Grönholm" est née d'une histoire vraie. Dans une poubelle, un journaliste a trouvé par hasard les dossiers d'aspirants caissiers de supermarché. Sur ces dossiers, l'intervieweur avait noté ses impressions sur chaque candidat. Le journaliste a fait un reportage sur le sujet et a transcrit certaines de ses notes. Elles étaient du genre "pas celle-là, elle est grosse", "c'est une idiote, elle ne sait même pas serrer la main", "elle pue", etc. Cette nouvelle m'a amené à réfléchir à la relation qui s'établit entre celui qui a besoin d'un emploi et celui qui a le pouvoir de le lui fournir. Une situation dans laquelle le candidat essaie de montrer son meilleur visage, ou du moins le visage qu'il pense qu'on attend de lui, et l'intervieweur essaie de découvrir qui il a en face de lui et s'il est le genre de personne dont il a besoin. Un jeu de tromperie et de ruse qui, poussé à son paroxysme, est devenu cette comédie. Un jeu auquel nous avons tous joué un jour ou l'autre. Nous avons tous été testés d'une manière ou d'une autre et je pense que c'est la principale raison pour laquelle "La méthode Grönholm", au cours des quinze années qui ont suivi sa création, a été jouée dans une soixantaine de pays et continue d'être reprise. Nous nous identifions tous aux dilemmes que traversent les personnages, nous nous mettons à leur place et, au fond de nous-mêmes, nous doutons de jusqu'où nous pourrions aller si la récompense était suffisamment élevée. Mais si au lieu d'écrire "pas celle-ci, parce qu'elle est grosse", il avait écrit "le profil de la candidate ne correspond pas au poste", il n'y aurait pas eu de nouvelles et rien ne se serait passé, même si la réalité aurait été la même, à savoir qu'il ne l'a pas prise parce qu'elle était grosse. JORDI GALCERÁN

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